Je suis avec intérêt le débat
autour du référendum sur l'indépendance de l'Écosse. Au-delà du résultat, il
est assez fascinant de s'arrêter à un fait particulier qui témoigne bien du
cerveau humain.
Vous aurez noté, tout comme
moi, que le camp du OUI parle de fierté, prône des valeurs d'équité, fait état
de la différence de conception de la société voire de la manière dont les Anglais
perçoivent les Écossais. Le camp du NON adopte un discours économique, propose
de modifier les structures, de donner du pouvoir voire profère des menaces
voilées sur la participation de l'Écosse à certaines institutions. J'ai
évidemment fait un résumé de l'argumentaire, car mon objectif n'est pas de
discuter des arguments des uns et des autres, mais bien de me servir de cet
exemple afin d'illustrer une situation qui ne peut tendre vers une solution
acceptable et la chose s'explique par le fonctionnement de notre cerveau.
Le camp du OUI s'adresse à
l'hémisphère droit du cerveau, celui qui traite les émotions, qui regarde vers
l'avenir, qui est intuitif, qui est somme toute social. Il est dans l'esprit
des choses. Le camp du NON, quant à lui, s'adresse à l'hémisphère gauche du
cerveau, celui de la logique, celui des conventions et des structures, celui de
l'analyse. Il est dans le sens des choses, leur signification concrète dans le
cadre d'un discours économique. On le voit bien, les approches sont différentes
et ne peuvent donner lieu à un terrain d'entente, car les perspectives de
travail sont fondamentalement différentes. On ne parle pas de la même chose, un
peu comme si chacun parlait une langue différente.
Rappelons que le cerveau à un
mode de fonctionnement spécifique. Bien que chaque hémisphère ait une fonction,
ils collaborent et échangent de l'information afin de nous permettre de saisir les
différentes dimensions d'une question ou d'une situation. Or, dans le débat
politique, on néglige cette réalité en choisissant un discours qui ne touche
qu'une partie du cerveau.
Fait intéressant, ce qui est
perçu par le côté droit du corps est traité par l'hémisphère gauche et vice
versa. Or, dans la logique politique, il y a une polarisation entre la gauche
et la droite... Peut-on postuler que les perceptions des gens de gauche sont
traités par d'abord par leur cerveau droit et que les perceptions de gens de
droite sont analysées d'abord par leur cerveau gauche? Dans les faits, la
recherche en neurosciences nous enseigne que le traitement des informations par
notre cerveau est plus complexe que cela, mais l'image est intéressante et
illustre fort bien la réalité de l'univers politique. Dans le débat écossais
(comme ce fut le cas au Québec par exemple) les défenseurs de l'idée
d'indépendance sont davantage associés à la gauche alors que les promoteurs du
statu quo sont surtout associés à la droite.
En matière de rapports
humains, il est toujours intéressant de situer notre interlocuteur si on
souhaite s'entendre. Quel que soit le résultat du référendum écossais, il est
certain que le problème va perdurer, car les deux groupes ne regardent pas dans
la même direction.
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