samedi 20 septembre 2014

CERVEAU DROIT ET CERVEAU GAUCHE

Je suis avec intérêt le débat autour du référendum sur l'indépendance de l'Écosse. Au-delà du résultat, il est assez fascinant de s'arrêter à un fait particulier qui témoigne bien du cerveau humain. 

Vous aurez noté, tout comme moi, que le camp du OUI parle de fierté, prône des valeurs d'équité, fait état de la différence de conception de la société voire de la manière dont les Anglais perçoivent les Écossais. Le camp du NON adopte un discours économique, propose de modifier les structures, de donner du pouvoir voire profère des menaces voilées sur la participation de l'Écosse à certaines institutions. J'ai évidemment fait un résumé de l'argumentaire, car mon objectif n'est pas de discuter des arguments des uns et des autres, mais bien de me servir de cet exemple afin d'illustrer une situation qui ne peut tendre vers une solution acceptable et la chose s'explique par le fonctionnement de notre cerveau.

Le camp du OUI s'adresse à l'hémisphère droit du cerveau, celui qui traite les émotions, qui regarde vers l'avenir, qui est intuitif, qui est somme toute social. Il est dans l'esprit des choses. Le camp du NON, quant à lui, s'adresse à l'hémisphère gauche du cerveau, celui de la logique, celui des conventions et des structures, celui de l'analyse. Il est dans le sens des choses, leur signification concrète dans le cadre d'un discours économique. On le voit bien, les approches sont différentes et ne peuvent donner lieu à un terrain d'entente, car les perspectives de travail sont fondamentalement différentes. On ne parle pas de la même chose, un peu comme si chacun parlait une langue différente.

Rappelons que le cerveau à un mode de fonctionnement spécifique. Bien que chaque hémisphère ait une fonction, ils collaborent et échangent de l'information afin de nous permettre de saisir les différentes dimensions d'une question ou d'une situation. Or, dans le débat politique, on néglige cette réalité en choisissant un discours qui ne touche qu'une partie du cerveau.

Fait intéressant, ce qui est perçu par le côté droit du corps est traité par l'hémisphère gauche et vice versa. Or, dans la logique politique, il y a une polarisation entre la gauche et la droite... Peut-on postuler que les perceptions des gens de gauche sont traités par d'abord par leur cerveau droit et que les perceptions de gens de droite sont analysées d'abord par leur cerveau gauche? Dans les faits, la recherche en neurosciences nous enseigne que le traitement des informations par notre cerveau est plus complexe que cela, mais l'image est intéressante et illustre fort bien la réalité de l'univers politique. Dans le débat écossais (comme ce fut le cas au Québec par exemple) les défenseurs de l'idée d'indépendance sont davantage associés à la gauche alors que les promoteurs du statu quo sont surtout associés à la droite. 


En matière de rapports humains, il est toujours intéressant de situer notre interlocuteur si on souhaite s'entendre. Quel que soit le résultat du référendum écossais, il est certain que le problème va perdurer, car les deux groupes ne regardent pas dans la même direction.

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