samedi 6 septembre 2014

LA RETRAITE C'EST SE CHOISIR

Voilà déjà plusieurs mois (pour ne pas dire plus) que je n'ai pas mis à jour mon blogue. Des excuses, j'en ai mais ce sont aussi des prétextes. J'ai mis d'autres travaux en priorité. Aujourd'hui, j'ai quitté mon emploi. On me dit retraité parce que je suis pensionné. Mais qu'est-ce que la retraite?

La retraite c'est d'abord un choix de vie, se choisir. Après plus de dix années dans des fonctions de gestion, je n'avais plus de plaisir à accomplir mes tâches. Ma motivation baissait. Comme j'ai besoin de créer et que la chose devenait de plus en plus complexe dans mon contexte professionnel, j'ai fait le choix de partir. La décision a été mûrie. Je dispose d'une sécurité financière qui assure l'essentiel de mes besoins. J'ai donc le privilège de pouvoir choisir.

Déjà trois fois que je reviens avec le verbe "choisir". Travailler dans une organisation c'est vivre et contribuer à la réalisation des choix que d'autres ont faits. On peut contribuer à la définition des orientations, mais elles ne sont pas nôtres tout comme les moyens. C'est un peu se renier car notre comportement s'ajuste à notre milieu qui a des attentes. Ainsi, moi qui suis plutôt à dominante "interpersonnelle",  je me suis ajusté dans le cadre de mon travail ou j'animais des équipes, j'étais un communicateur et un formateur, je valorisais la coopération... autant de manifestations de "l'interpersonnel". Cet ajustement je l'acceptais, mais il induisait un effort important qui à la longue grugeais mon énergie. Cet ajustement a été l'occasion d'apprentissage et aujourd'hui, l'alliance de mes deux intelligences font de moi un bon formateur car je suis à même de préparer un cours et de d'en assurer la prestation. En reprenant ma liberté professionnelle, car ma retraite c'est d'abord cela, j'ai voulu privilégier le plaisir de faire plutôt que l'obligation de faire. En me donnant la possibilité de choisir, j'ai opté pour une vie moins contraignante, d'avoir accès à moins de ressources pécuniaires, mais de vivre en accord avec mes besoins dont celui d'être heureux.

J'ai le privilège de quitter mon emploi avec un revenu assuré. Aujourd'hui cette question fait débat au Québec et ailleurs sur la planète. En France, un élément est pris en compte dans la réflexion, la pénibilité de l'emploi. Occuper un même emploi pendant des décennies mine la personne. Elle a dû s'ajuster à de nombreux changements technologiques ou organisationnels. Ses conditions de travail se sont modifiées au fil des cycles économiques. Le corps est moins disponible, l'esprit vieillit, il est moins efficace mais plus sage. L'humain aspire à un certain apaisement. Le marché du travail n'est pas ajusté à cette réalité, ne la reconnaît pas. Il est question de repousser l'âge de la retraite. Lorsque je porte attention aux discours de ceux qui vont prendre les décisions sur cette question, il me paraît qu'ils sont soit déconnectés de leurs besoins, soit ils défendent des principes qui valorisent le profit ou soit ils ont des ressources qui les mettent à l'abri. Dans tout cela, on néglige la personne qui s'échine depuis plus de vingt ans sans espoir d'un changement qui respecte ses capacités et ses besoins.

J'aurais aimé poursuivre mes activités au service de mon employeur, dans d'autres fonctions, allégées et adaptées. Ce n'était pas possible. Cette situation est celle que connaissent bien des personnes qui font un choix de vie en optant pour la "retraite" qu'ils veulent active: bénévolat, artisanat, consultation, travail à temps partiel, etc... Le débat sur la retraite devrait aussi porter sur la dimension humaine du travail et non seulement sur l'aspect économique des régimes. La productivité serait sans doute accrue si on s'intéressait à l'adaptation du travail au travailleur au fil des âges de la vie.

Écrire, pour moi, c'est une occasion de réfléchir sur ce que je vis. Ce blogue est donc un outil d'élucidation de ma pensée (le lien entre l'intelligence interpersonnelle et l'intelligence linguistique). Au fil des prochaines parutions j'aborderai des thèmes comme la reconnaissance ou le paternalisme. Je vous proposerai quelques chroniques d'humeur sur des sujets comme la défectiologie ou le choix de n'observer que l'ombre des personnes. Je discuterai de certaines tendances de notre société qui consiste à faire des choix à partir d'un seul élément ou de la manipulation de l'opinion publique.

Je suis de retour. Vous trouverez au moins un nouveau texte par semaine... En passant, un blogue, c'est aussi une occasion de dialogue, par conséquent, il me fera plaisir de lire vos commentaires.

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