samedi 27 décembre 2014

EN FINIR POUR RENAITRE

Ce texte met fin à la vie active de ce bloque que je voulais une occasion d'exprimer ma pensée sur différents thèmes en faisant le lien avec l'intelligence humaine. Est-ce que j'ai fait le tour du jardin? Je ne sais pas. Je constate que j'éprouve de plus en plus de difficultés a trouver des thèmes à traiter et, surtout, à les traiter intelligemment. Depuis septembre dernier, je m'étais imposé un rythme d'un texte hebdomadaire. La chose me semblait réaliste. Mais, voilà qu'au fil des semaines, j'éprouvais moins de plaisir à écrire. J'ai donc choisi de passer à autre chose et je mets fin à cet espace d'expression. Ceci étant dit, je remercie ceux qui m'ont lu.

J'écris d'abord pour élucider ma pensée, afin de me permettre de voir plus clair, de comprendre et de faire des liens. Si cela peut aider quelqu'un d'autre, tant mieux et c'est pourquoi j'utilise le blogue comme mode de diffusion.

J'ai encore des choses à dire. Mais quoi, sur quoi, me suis-je demandé. Puis, au fil des dernières semaines, un thème s'est imposé à moi. Ce thème c'est la NEUROPÉDAGOGIE. J'ai exploré le thème des intelligences multiples pendant des années et il m'a mené aux recherches en neurosciences. A force de lire sur le sujet, j'en suis venu à voir des confirmations, des informations, des idées voire de nouvelles perspectives pouvant s'appliquer à la pédagogie. C'est là que se situe la neuropédagogie. Je n'ai pas inventé ce terme, mais il résume bien l'idée de l'amalgame de la pratique pédagogique à la lumière de la recherche scientifique.

Je vous invite donc à visiter mon nouveau bloque qui a pour thème la neuropédagogie. Un texte de présentation est ligne depuis la mi-novembre à l'adresse suivante: http://neuropedagogie.wordpress.com 

A compter du 3 janvier 2015, et ce à chaque samedi, vous y trouverez un texte qui traite d'un thème pédagogique en lien avec des résultats de recherche en neurosciences. Je suis très stimulé par cet idée de partager ma passion de la pédagogie avec les personnes qui voudront bien me lire.

Je maintiendrai actif pendant quelques temps le présent blogue à des fins d'archives (autant pour moi que pour ceux qui pourraient y trouver de l'intérêt).

À bientôt

Jacques Belleau

samedi 20 décembre 2014

ESPERER OU SOUHAITER

Nous entrons dans le temps des fêtes. C'est pour les enfants et les adultes la saison de l'espoir. Les enfants espèrent recevoir certains présents témoins de l'affection que leur portent leurs parents, du moins c'est ce qu'ils croient. Les adultes, espèrent de l'affection aussi, des témoignages d'amour.

Espérer l'autre, nous faisons cela au quotidien. Nous espérons qu'on va penser à nous pour une promotion, pour une sortie, pour une offre spéciale, pour toutes sortes de chose ou de situation. C'est un peu comme si notre destin reposait sur l'action des autres.

On espère que notre conjoint demeurera près de nous malgré les écarts de conduite, les oublis ou les vicissitudes de la vie. On espère qu'on se ne fera pas intercepter par un policier lorsqu'on ne respecte pas le Code de la route. On espère gagner à la loterie pour changer notre vie. On espère qu'il fera beau pour la sortie prévue. On espère...

L'espoir fait partie de la vie, est source de vie. Cependant, il faut savoir espérer. Espérer que les autres ou des événements extérieurs vont changer notre vie, ce n'est pas espérer, c'est souhaiter. L'espoir repose sur des gestes concrets, sur un engagement, sur un investissement. L'espoir c'est une conséquence de nos croyances, de nos convictions qui poussent à vouloir modifier, infléchir le cours des choses. Souhaiter, c'est demander, quémander, exprimer un désir à l'intention d'un autre.

L'espoir c'est l'expression de soi, une manifestation de l'intelligence intrapersonnelle. Le souhait correspond à une manifestation de l'intelligence interpersonnelle. Il est facile de confondre l'un et l'autre. Si dans le premier cas, la réponse dépend de soi, dans le second cas, le résultat dépend des autres. La différence réside dans la prise en main de son destin ou de le laisser dans les mains des autres. La probabilité d'atteindre les objectifs est plus grande dans un cas que l'autre.

Il est intéressant de nous attarder à cette question qui n'est pas que sémantique. Bien nommer une chose aide à la circonscrire, à la comprendre. Il arrive fréquemment que l'on confonde l'espoir avec le souhait. Cela est vrai pour bien d'autres termes, qui font en sorte d'orienter notre compréhension des choses. Si vous êtes stressés vous n'êtes pas anxieux. Le stress est une réalité temporaire, l'anxiété est une maladie. Si vous êtes en état de stress permanent, vous avez tout intérêt à procéder à une introspection alors que si vous vivez un stress temporaire, vous avez à gérer votre environnement. L'action va différer.

En cette période de l'année, je partage avec vous l'espoir d'un monde meilleur et le souhait de moments de bonheur avec les personnes que vous aimez.

samedi 13 décembre 2014

BESOINS ET BESOINS (la suite)

(La semaine dernière,  j'ai débuté un texte dont vous trouverez la conclusion ici... En cette période d'achat, cette réflexion sur les besoins me paraît pertinente.)

Les groupes cibles du marketing sont les personnes qui ont moins de soixante ans. Pourquoi? Ce n'est pas parce que les soixantenaires n'ont plus de besoin, mais c'est que leur cerveau est moins influençable. Il est devenu plus sage. L'impulsivité de l'adolescence est une mine d'or pour les entreprises au même titre que le besoin d'appartenance et surtout d'estime des adultes.

Il y a donc besoins et besoins. Nos vrais besoins pourraient être satisfaits assez simplement, mais grâce au neuromarketing, on arrive a nous faire croire que nous avons, par exemple, besoin d'un ordinateur de table ou d'un ordinateur portable, d'une tablette numérique et d'un téléphone cellulaire. Évidemment, compte tenu de l'obsolescence programmée et de l'évolution des systèmes, vous serez confronté à la nécessité de changer ces équipements régulièrement. Ce sera plus fort que vous... parce que vous vivez à l'heure du neuromarketing.

Vous noterez que le marketing s'adressera aussi à vous en exploitant différentes dimensions. Les mots sont choisis avec soin afin de susciter le désir et l'adhésion, les images sont fortes et appuyées afin de soutenir le message, les émotions sont aussi sollicitées afin de susciter votre adhésion et, enfin, on vous lancera un défi logique sous la forme d'un dilemme (le prix qui est étudié non pas en terme de coût de revient, mais bien de valorisation; ce qui coute peu est perçu comme de moindres qualités). Le tout sera fait de manière à influencer votre cerveau. 

Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que le neuromarketing ne fait rien de bien différent des autres situations de notre vie. Au quotidien, à tous les instants, notre cerveau est bombardé d'informations qu'il traite en exploitant nos connaissances, nos acquis, nos compétences et prend la décision requise. Le neuromarketing organise et structure le "bombardement" de notre cerveau. C'est là que la chose devient dangereuse, car, il y a une manipulation de la prise de décision. On nous amène à avoir des besoins qui vont au-delà de nos véritables besoins. À la limite, il y a un danger, car la personne peut se trouver dans une forme de compulsion qui l'amène à s'endetter jusqu'à un point de rupture.


Vous aurez compris que nous avons besoin de toutes nos intelligences pour faire face à cet assaut. Vous aurez compris aussi que, malgré ce que l'on peut croire, notre libre arbitre, c'est-à-dire notre capacité à la prise de décision consciente et volontaire n'existe pas dans ces situations. Le neuromarketing exploite les automatismes du cerveau et la manière non consciente dont la prise de décision est faite avant qu'elle ne devienne consciente. Mais c'est là un autre sujet sur lequel je reviendrai un jour en me référant aux recherches portant sur ce sujet.

samedi 6 décembre 2014

BESOINS ET BESOINS (1er partie)

Avez-vous déjà entendu parler du neuromarketing? Probablement pas. Je vous invite a entrer ce terme dans un moteur de recherche et vous aurez la surprise de constater que près de 750 000 références vous seront proposées. Le neuromarketing c'est, en quelque sorte, l'exploitation des résultats des recherches en neurosciences afin de comprendre la prise de décision d'un consommateur. Comprendre comment le cerveau fonctionne c'est le sésame pour nous faire consommer.

D'entrée de jeu, un produit doit répondre à un besoin et notre cerveau est programmé pour répondre à nos besoins. Le neuromarketing permet d'arrimer les deux. La pyramide de Maslow, par exemple, identifie cinq niveaux de besoins: besoins physiologiques, besoins de sécurité, besoins d'appartenance, besoins d'estime, besoins de réalisation. Un niveau inférieur (par exemple les besoins physiologiques) doit être satisfait pour que la personne s'investisse dans le niveau suivant (par exemple les besoins de sécurité). L'achat de produits alimentaires peut viser différents niveaux de la pyramide. Les produits de base répondront aux besoins physiologiques, le marketing qui s'intéressera à la qualité des aliments visera le besoin de sécurité alors que les produits de niches toucheront le besoin d'appartenance. Les produits de haut de gamme seront liés aux besoins d'estime. Cette démonstration pourrait être faite pour tous les domaines de la consommation et nous aide à comprendre la multiplicité des marques de commerce et de l'offre de produits.

Vous conviendrez avec moi que jusque là, la chose n'est pas trop discutable. C'est du commerce. Le questionnement arrive lorsqu'on tente d'influencer notre besoin pour consommer. Prenons l'exemple du besoin d'appartenance, il nous amène à vouloir ressembler à un groupe de personnes avec qui nous partageons un style de vie. Ainsi, peu à peu, insidieusement, nous en arrivons à surconsommer. Nous achetons une maison plus grande que requise, nous nous procurons une seconde automobile, nous envoyons nos enfants à l'école privée, etc... Pourquoi? On a réussi à vous persuader que c'était une réponse à plus d'un besoin. Prenons l'achat d'une automobile. Le marketing vous parlera du confort (besoin physiologique), de la sécurité (coussin gonflable, caméra de recul, avertisseur de collision, etc.), de la popularité du modèle (besoin d'appartenance) ou du caractère spécifique ou du design de la marque (besoin d"estime). Vous aurez noté que la promotion s'attardera à des aspects marginaux, car rien ne ressemble plus à une automobile qu'une autre. À un second niveau, il sera question, par exemple lors de la décision d'achat d'un second véhicule, d'autres besoins; arriver à temps au service de garde après le travail, valeur écologique (niveau de consommation, véhicule hybride, voire électrique), liberté, etc... On enrobera le tout d'une proposition qui vous paraîtra correcte: un prix d'achat hebdomadaire par exemple. Que se passera-t-il dans votre cerveau? Plus il y aura de besoins identifiés, plus la probabilité sera grande que vous consommiez. Ce qui fera pencher la balance, c'est le prix immédiat. C'est le facteur déterminant. Votre cerveau n'est pas en mesure de faire le calcul du coût de revient sur l'ensemble des mensualités (par exemple durant 24 mois incluant les frais d'intérêts et les taxes), il perçoit que le prix est "raisonnable". Il est influencé par cela par la quête de réponses aux besoins qui génère des signaux chimiques dans le cerveau. Dès lors la décision d'achat est facile.


(suite samedi prochain...)