samedi 8 novembre 2014

MATERNAGE et PATERNALISME

"Arrête de me materner", "Tu fais preuve de paternalisme". J'ai souvent entendu ces expressions dans mon quotidien professionnel. Elles expriment généralement un désaveu d'une situation, d'une décision, un abus. Pourtant, ce sont là des attitudes normales, propres à l'espèce humaine, les deux extrémités d'une même réalité celle de la régie des comportements.

Le "maternalisme" c'est intervenir dans un mode sensitif, l'accompagnement, la guidance. Chaque personne est différente, respectée. Nous nous retrouvons dans l'univers de l'interpersonnel, de la spécificité de la personne. Généralement, le problème se pose lorsque la personne ne peut plus agir avec autonomie. Il y a alors danger de déresponsabilisation. 

Le "paternalisme" c'est intervenir dans un mode utilitaire qui s'efforce de tout prévoir, de baliser. Ici, la généralisation est la reine. Ce qui convient à la majorité doit convenir à tous. Nous nous retrouvons dans l'univers de l'interpersonnel, de la communauté de personnes. Habituellement, les difficultés surgissent lorsque les cas d'espèce se posent. Ici, la personne est incitée à être responsable, mais son autonomie est balisée, sinon limitée. 

Dans les deux cas, tout est prévu, sauf l'imprévisible qui finit toujours par se produire. En fait, nous sommes confrontés au débat entre l'esprit et la lettre. L'esprit permet d'aller au-delà des mots, c'est le signifié, le sens général. La lettre, permets de générer un sens commun, c'est le signifiant, le sens spécifique. Le problème se pose toujours lorsque l'imprévisible survient et interroge autant l'esprit que la lettre. Peu importe ce que nous faisons, nous référons aux deux dimensions, le contexte et les faits, pour comprendre et interpréter une situation.

Les organisations sont marquées par les deux pôles. Le premier, le maternalisme est permissif, informel, culturel. Il oriente et balise l'action. Le second, le paternalisme, est normatif, formel et structurel. Il autorise et définit un cadre. Toute organisation doit intervenir dans chacun des modes.

Le problème se pose lorsqu’il y a déséquilibre ou perception d'un abus de maternalisme ou de paternalisme. La question de la perception est fondamentale. Il y a donc une marge d'interprétation qui dépend pour beaucoup des besoins de la personne, des ses attentes voire de ses valeurs. L'équilibre n'est donc pas simple à trouver et la chose se complexifie avec la taille des organisations.


Pour ma part, je crois qu'il importer de structurer et de baliser les choses tout en laissant aux personnes un espace d'autonomie et de responsabilité. La chose n'est pas simple et est toujours perfectible. C'est un travail qui s'inscrit dans la durée.

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