samedi 13 décembre 2014

BESOINS ET BESOINS (la suite)

(La semaine dernière,  j'ai débuté un texte dont vous trouverez la conclusion ici... En cette période d'achat, cette réflexion sur les besoins me paraît pertinente.)

Les groupes cibles du marketing sont les personnes qui ont moins de soixante ans. Pourquoi? Ce n'est pas parce que les soixantenaires n'ont plus de besoin, mais c'est que leur cerveau est moins influençable. Il est devenu plus sage. L'impulsivité de l'adolescence est une mine d'or pour les entreprises au même titre que le besoin d'appartenance et surtout d'estime des adultes.

Il y a donc besoins et besoins. Nos vrais besoins pourraient être satisfaits assez simplement, mais grâce au neuromarketing, on arrive a nous faire croire que nous avons, par exemple, besoin d'un ordinateur de table ou d'un ordinateur portable, d'une tablette numérique et d'un téléphone cellulaire. Évidemment, compte tenu de l'obsolescence programmée et de l'évolution des systèmes, vous serez confronté à la nécessité de changer ces équipements régulièrement. Ce sera plus fort que vous... parce que vous vivez à l'heure du neuromarketing.

Vous noterez que le marketing s'adressera aussi à vous en exploitant différentes dimensions. Les mots sont choisis avec soin afin de susciter le désir et l'adhésion, les images sont fortes et appuyées afin de soutenir le message, les émotions sont aussi sollicitées afin de susciter votre adhésion et, enfin, on vous lancera un défi logique sous la forme d'un dilemme (le prix qui est étudié non pas en terme de coût de revient, mais bien de valorisation; ce qui coute peu est perçu comme de moindres qualités). Le tout sera fait de manière à influencer votre cerveau. 

Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que le neuromarketing ne fait rien de bien différent des autres situations de notre vie. Au quotidien, à tous les instants, notre cerveau est bombardé d'informations qu'il traite en exploitant nos connaissances, nos acquis, nos compétences et prend la décision requise. Le neuromarketing organise et structure le "bombardement" de notre cerveau. C'est là que la chose devient dangereuse, car, il y a une manipulation de la prise de décision. On nous amène à avoir des besoins qui vont au-delà de nos véritables besoins. À la limite, il y a un danger, car la personne peut se trouver dans une forme de compulsion qui l'amène à s'endetter jusqu'à un point de rupture.


Vous aurez compris que nous avons besoin de toutes nos intelligences pour faire face à cet assaut. Vous aurez compris aussi que, malgré ce que l'on peut croire, notre libre arbitre, c'est-à-dire notre capacité à la prise de décision consciente et volontaire n'existe pas dans ces situations. Le neuromarketing exploite les automatismes du cerveau et la manière non consciente dont la prise de décision est faite avant qu'elle ne devienne consciente. Mais c'est là un autre sujet sur lequel je reviendrai un jour en me référant aux recherches portant sur ce sujet.

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