samedi 6 décembre 2014

BESOINS ET BESOINS (1er partie)

Avez-vous déjà entendu parler du neuromarketing? Probablement pas. Je vous invite a entrer ce terme dans un moteur de recherche et vous aurez la surprise de constater que près de 750 000 références vous seront proposées. Le neuromarketing c'est, en quelque sorte, l'exploitation des résultats des recherches en neurosciences afin de comprendre la prise de décision d'un consommateur. Comprendre comment le cerveau fonctionne c'est le sésame pour nous faire consommer.

D'entrée de jeu, un produit doit répondre à un besoin et notre cerveau est programmé pour répondre à nos besoins. Le neuromarketing permet d'arrimer les deux. La pyramide de Maslow, par exemple, identifie cinq niveaux de besoins: besoins physiologiques, besoins de sécurité, besoins d'appartenance, besoins d'estime, besoins de réalisation. Un niveau inférieur (par exemple les besoins physiologiques) doit être satisfait pour que la personne s'investisse dans le niveau suivant (par exemple les besoins de sécurité). L'achat de produits alimentaires peut viser différents niveaux de la pyramide. Les produits de base répondront aux besoins physiologiques, le marketing qui s'intéressera à la qualité des aliments visera le besoin de sécurité alors que les produits de niches toucheront le besoin d'appartenance. Les produits de haut de gamme seront liés aux besoins d'estime. Cette démonstration pourrait être faite pour tous les domaines de la consommation et nous aide à comprendre la multiplicité des marques de commerce et de l'offre de produits.

Vous conviendrez avec moi que jusque là, la chose n'est pas trop discutable. C'est du commerce. Le questionnement arrive lorsqu'on tente d'influencer notre besoin pour consommer. Prenons l'exemple du besoin d'appartenance, il nous amène à vouloir ressembler à un groupe de personnes avec qui nous partageons un style de vie. Ainsi, peu à peu, insidieusement, nous en arrivons à surconsommer. Nous achetons une maison plus grande que requise, nous nous procurons une seconde automobile, nous envoyons nos enfants à l'école privée, etc... Pourquoi? On a réussi à vous persuader que c'était une réponse à plus d'un besoin. Prenons l'achat d'une automobile. Le marketing vous parlera du confort (besoin physiologique), de la sécurité (coussin gonflable, caméra de recul, avertisseur de collision, etc.), de la popularité du modèle (besoin d'appartenance) ou du caractère spécifique ou du design de la marque (besoin d"estime). Vous aurez noté que la promotion s'attardera à des aspects marginaux, car rien ne ressemble plus à une automobile qu'une autre. À un second niveau, il sera question, par exemple lors de la décision d'achat d'un second véhicule, d'autres besoins; arriver à temps au service de garde après le travail, valeur écologique (niveau de consommation, véhicule hybride, voire électrique), liberté, etc... On enrobera le tout d'une proposition qui vous paraîtra correcte: un prix d'achat hebdomadaire par exemple. Que se passera-t-il dans votre cerveau? Plus il y aura de besoins identifiés, plus la probabilité sera grande que vous consommiez. Ce qui fera pencher la balance, c'est le prix immédiat. C'est le facteur déterminant. Votre cerveau n'est pas en mesure de faire le calcul du coût de revient sur l'ensemble des mensualités (par exemple durant 24 mois incluant les frais d'intérêts et les taxes), il perçoit que le prix est "raisonnable". Il est influencé par cela par la quête de réponses aux besoins qui génère des signaux chimiques dans le cerveau. Dès lors la décision d'achat est facile.


(suite samedi prochain...)


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