dimanche 20 novembre 2011

NOUS SOMMES TOUS IMMIGRANTS

L'adaptation des immigrants est sujet de débat dans notre société comme dans plusieurs autres. La difficulté réside souvent dans le fait que le nouvel arrivant cherche à transposer sa culture dans sa terre d'accueil ou il juge notre culture à la lumière de la sienne. Évidemment cela génère de l'insatisfaction, des récriminations, entraîne des tensions. L'intrapersonnel (les attentes et les besoins) se heurte à l'interpersonnel (la tradition, la culture).

Cette réalité est notre lot à tous et nous ne nous en rendons pas compte. Bien des "boomers" sont des immigrants dans la société numérique colonisée par la génération C. Ils ont l'attitude des immigrants, ils critiquent, jugent sans vraiment prendre le temps de s'adapter ou de comprendre. Lorsqu'une personne change de milieu professionnel elle est immigrante au sein d'une nouvelle culture. L'adaptation peut être simple si elle se fond dans la culture, mais elle peut aussi agir en immigrante. Changer de ville et de région requiert aussi une adaptation. À une moindre échelle. c'est une situation d'immigration. Quitter Québec pour la Gaspésie et vice versa c'est devoir faire le deuil d'éléments d'une culture dans laquelle la personne a baigné.

L'immigrant peut avoir deux réflexes, celui de se fondre dans la masse. Ces personnes, on ne les voit pas, elles sont là, actives. Elles apportent à la culture ambiante des éléments qui la font évoluer petit à petit. L'autre attitude c'est de revendiquer des accommodements, de se "ghettoiser", de se replier sur soi en dénigrant la culture d'accueil. Ces immigrants reçoivent beaucoup d'attention et finissent pas culpabiliser le groupe d'accueil.

Il est plus facile de juger que d'agir. Aucune culture n'est parfaite. Elle est le fruit d'une évolution que seule la connaissance historique permet de comprendre. Or, au sein de notre société notre conscience historique se perd, est récupérée, est manipulée pour faire "évoluer" notre culture. Les demies-vérités deviennent des faits et, peu à peu, la signification de certains choix est questionnée. Le Gouvernement conservateur canadien illustre bien la chose. Il veut justifier certains de ces choix, les rendent acceptables.  Son travail actuel porte sur l'histoire, la valorisation. Il magnifie certains événements et ignore les autres, il accorde de l'attention à un groupe de pression et isole les autres. Peu à peu l'adhésion se fait.

Être immigrant par choix impose une attitude, immigrer par nécessité détermine une attitude.

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