samedi 19 novembre 2011

SURCHARGE COGNITIVE

Notre capacité à gérer et traiter de l'information est limitée. Notre cerveau trie ce qu'il traite à partir de priorités que nous lui fixons. La difficulté est d'établir des priorités à partir de toutes les sources de stimulations que nous avons.

L'information arrive au cerveau via nos sens. Ces derniers sont notre interface avec l'environnement matériel (des objets) ou sensoriel (goûts, odeurs, sons, images, etc.). À chaque instant, le cerveau traite l'information afin de nous permettre de nous situer dans cet environnement et d'agir en conséquence. Une odeur de fumée, une sensation de chaleur au bout des doigts qui touchent un objet, la vision d'une flamme, le son strident d'une alarme, sont autant de signaux de danger qui seront interprétés selon le contexte.

L'information est reçue et traitée par notre cerveau. Que se passe-t-il lorsque l'information se bouscule à l'entrée? Par exemple une personne conduit une automobile et parle au téléphone. Les deux requièrent une concentration importante afin de tenir compte des éléments contextuels de chaque situation. La personne ne peut être performante dans les deux tâches, car il y a surcharge cognitive. Elle demande au cerveau de traiter simultanément deux séries d'information prioritaire. Cela génère des difficultés et des retards de traitement qui sont susceptibles de créer des problèmes.

Dans notre quotidien, nous nous conduisons comme ce conducteur avec son cellulaire. Nous induisons dans notre cerveau une surcharge d'information. Les courriels, les messages parus sur le mur Facebook, les "tweet" reçus auxquels s'ajoutent les autres sources d'informations disponibles: conversations, lecture d'un quotidien (d'un site, d'un fil RSS, etc.), radio ou télévision. Tout cela nous alimente et est traité par notre cerveau. Cependant, cela est connu, notre capacité de traitement est limitée. Pour être utile, une information doit transiter vers la mémoire à long terme. Quand la mémoire "tampon" de notre cerveau (la mémoire à court terme) est pleine, il ne suffit de presser sur un bouton pour que le contenu se déverse. Cette opération est une question de temps. Pour nous assurer de retenir ce qui est important, il faut guider notre cerveau. À défaut, il traitera tout sans discernement au risque de perdre de l'information utile.

La surcharge cognitive rend difficile la prise de décision, le cerveau étant encombré d'éléments non prioritaires ou inutiles qui sont en traitements. Qui plus est, plus la journée progresse, plus il y a encombrement. Notre cerveau est un outil d'une grande efficacité pour autant qu'il est exploité adéquatement. Il importe d'éviter de l'encombrer à tout moment. Un bon mode de gestion consiste à réduire la surcharge cognitive simultanée. Outre le choix du moment et l'intérêt de ne pas faire autre chose en même temps, il importe aussi, lorsque l'information arrive, de la traiter en terme de priorité pour que le cerveau sache quoi faire. Tant qu'il n'a pas de consignes, il tente de traiter, mais sans succès.

La surcharge cognitive a aussi un autre effet, elle génère de la fatigue intellectuelle, voire de l'épuisement. Une information, surtout lorsqu'elle comporte une charge émotive, constitue pour le cerveau un élément requérant une décision. Plus il y a retard dans l'indication de traitement, plus il y a consommation d'énergie ce qui explique la fatigue. À long terme, cela est néfaste et peut occasionner des problèmes de santé liés au cerveau: dépression, burnout, etc. Ces maladies témoignent du "ras-le-bol" d'un cerveau qui est en surchauffe, qui a besoin de discipline.

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