samedi 19 novembre 2011

RESEAUX D'APPRENTISSAGE

Rares sont les personnes qui apprennent seules, en autodidaxie. En fait, le développement des différents savoirs se fait généralement par le biais de liens plus ou moins étroits avec d'autres personnes. Souvent par imitation et observation, d'autres fois dans un cadre plus formel, l'apprentissage est le fruit de rapports humains.

Avant l'ère numérique, le réseau dépendait de l'espace (la distance) que pouvait couvrir une personne. Les ressources disponibles au village ou à la ville représentaient les limites à l'accès au savoir d'une personne. L'évolution des moyens de transport puis des moyens de communication a facilité la dispersion du savoir et la constitution de réseaux d'apprentissage et, partant, facilité l'évolution de la connaissance. Alors que franchir l'atlantique pouvait prendre plusieurs semaines il y a trois cents ans, aujourd'hui, la même distance est couverte en sept ou huit heures. Il est possible de parler avec une autre personne se trouvant à des milliers de kilomètres sans difficulté. Cela n'est pas neutre et ouvre l'horizon de la connaissance.

Au plan du développement de l'intelligence (potentiel biopsychologique), cette perspective est importante. En effet, les facteurs d'éveil se trouvent multipliés et démultipliés.Les ressources numériques et la facilité de communication ouvrent de nouvelles avenues. Tout comme avant, la personne doit cependant faire preuve de sens critique et gérer son accès au savoir.

Les réseaux d'apprentissage autrefois limités à un cercle restreint de personnes connues, voire reconnues, sont aujourd'hui plus complexes et s'ouvrent à des inconnus qui ont autant d'importance que les personnes plus proches. On conviendra que cela peut engendrer des problématiques, car on fait confiance sans vraiment être assuré de la crédibilité du porteur d'information.

Aujourd'hui, la notion de réseau éclate et se structure. Les communautés de pratique (ex. une association professionnelle) côtoient les communautés de production (ex. Wikipédia) ou les communautés d'apprentissage initiées par des enseignants ou autres. Les réseaux facilitent l'apprentissage en le rendant plus disponible. C'est là un avantage clair. Pourtant, cette large accessibilité a aussi un effet pervers, car il devient difficile de gérer ce savoir, de l'intégrer, de le maîtriser. Il importe donc de se méfier du "surfing" et de la maîtrise superficielle que cela peut engendrer.

L'école, autrefois le principal vecteur de la transmission du savoir et principal moteur des réseaux d'apprentissage, est aujourd'hui interpellée. Elle est invitée à vivre une profonde mutation afin de préserver son rôle d'éducation. À défaut de s'adapter, d'évoluer, elle risque de se trouve dépassée. Son apport aux réseaux numériques doit s'accroître. Au lieu de nier l'impact et l'importance des réseaux sociaux, elle doit au contraire s'y inscrire et en tirer parti afin de préserver sa mission de formation de citoyens.

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